Période de pandémie et angoisses existentielles

Therapie de couple - Gestalt Therapie

Nous sommes unanimes à penser que nous vivons une époque particulièrement déstabilisante pour l’humanité ; les thérapeutes que nous sommes ne sont bien entendu pas épargnés par le processus.

Notre fonction de soutien envers nos accompagnés, nous oblige à être doublement attentifs à ce que cette période nous fait vivre émotionnellement et à comment nous arrivons à faire face à la lourdeur des angoisses existentielles ambiantes : car il ne s’agit pas de se laisser prendre dans le tourbillon mortifère que vivent certains de nos contacts.

Phenomenes negatifs

Phénomène de champ oblige, la négativité ambiante peut difficilement laisser insensible, même les plus solides d’entre nous. Et nous pourrions avoir vite fait de nous laisser happer dans un processus qui nous dépasse.

Mon intention dans cet article est d’identifier des voies possibles pour éviter de tomber dans les écueil de la noyade dans les angoisses existentielles et d’ouvrir des échanges sur ces thèmes qui me paraissent cruciaux, ces temps-ci.

Comment trouver notre écologie intérieure en tant que thérapeutes, dans cette période chaotique ?

Je vais visiter ci-après ces grands thèmes qu’Irvin Yalom a abordés en détails dans son livre « Thérapie existentielle ».

Solitude :

Solitude intra personnelle : la démocratisation des séances et réunions endistanciel, la limitation des regroupements de plus de 6 personnes, le couvre-feu à 18h sont autant de mesures qui nous ramènent en tant qu’être humain face à nous-même.

Nos modes de vie à tous en sont inévitablement modifiés. Les personnalités dépendantes avec une propension à l’autonomie limitée, sont plus exposées à la déstabilisation que les autres.

La clé est de développer une attitude de prise en mains de notre Bien-être, avec des pratiques corporelles, comme le yoga, la tai chi ou autres, des routines qui nous nourrissent le Cœur et le Corps, propices au relâchement du mental. Devenir un(e) meilleur(e) ami(e) pour soi.

Solitude inter-personnelle : la période est aux regroupements par réseaux ; cette façon d’être en relation peut être un moyen plus accessible pour les personnalités évitantes, qu’en présentiel. Et moi qui était bien déterminée à ne pas me laisser « corrompre » par les réseaux sociaux, je dois dire que je reviens sur mes à priori projectifs d’avant la crise.

En gestaltistes convaincus, n’avons-nous pas là une magnifique opportunité d’expérimenter l’ajustement créateur sous toutes ses formes ?

Imperfection :

Devons-nous nous contenter d’être conformes à ce que les autorités imposent, sans avoir l’impression d’avoir de marge de manœuvre possible ?

Nous avons à mon sens, le loisir de nous ajuster suffisamment en cabinet (ou de façon plus conforme, à distance), en fonction de ce qui nous parait adapté. Nous sommes libres de poser les dispositifs de notre cadre selon notre façon d’appréhender la crise sanitaire.

Cela nous confronte à notre façon de nous sentir suffisamment légitime pour ajuster nos choix, et/ou nos gestes un tant soit peu, à chaque situation spécifique ; en conscience que rien n’est anodin et qu’en une telle période, en cas de contamination, certains de nos accompagnés pourraient ne pas hésiter à nous mettre en cause, bien entendu.

Cette situation nous amène à travailler notre faculté d’adaptation et à accueillir la vie telle qu’elle se présente. Lâcher le contrôle du mental, qui pourrait s’emballer à faire le hamster tournant inlassablement dans sa roue.

De mon côté, le Reiki en auto-séances, cette pratique de ressourcement énergétique méditatif, en appui sur ses sensations corporelles, m’y aide bien ; la sophrologie et l’hypnose peuvent également être de belles ressources en auto-séances.

Responsabilité :

Cela peut nous faire tourner la tête d’imaginer un cluster du virus se développant à partir de notre cabinet.

Les personnalités anxieuses peuvent résoudre le problème en ne travaillant plus qu’à distance, pendant la durée de la crise.

D’autres vont le travailler en cultivant des pensées régénérantes sources de détente, avec ou sans pratique spécifique associée, tout en restant attentives à leurs faits et gestes.

Pour ma part, je préfère prendre le risque d’accueillir mes accompagnés en présentiel, avec des gestes barrière suffisamment précis, pour être garante d’une protection adéquate ou supposée l’être. Et je m’offre des auto-séances de Reiki très régulières, harmonisant ainsi mes pensées, mes émotions et mon niveau d’énergie vitale.

Prendre notre part de co-création dans cette situation face à la vie, m’apparait plus crucial que jamais.

Et notre façon de nous positionner nous parle de notre capacité à aller expérimenter le champ des possibles dans nos ajustements, avec suffisamment d’audace, de force et de détermination dans nos accompagnements.

Finitude :

Cette pandémie dont les effets ont déjà occasionné des dizaines de milliers de morts en France, peut venir nous chercher sur le thème de notre peur de la mort ou de la perte de maîtrise de notre corps.

Si l’un de ces thèmes nous impacte grandement, nous avons fortement intérêt à aller explorer nos mémoires archaïques, transgénérationnelles et autres, pour les dissoudre, afin d’éviter d’être dans l’incapacité de rester suffisamment solide dans nos appuis, en écoutant les histoires de nos accompagnés et de leur famille.

Travailler en PNL, en hypnose ou en constellations familiales peuvent être des réponses adaptées pour cela.

Nous ne devons à mon sens, pas faire l’économie d’explorations particulières sur nos programmations non conscientes en cas de perceptions fortes ; car si nous nous sentons en difficulté sur un thème aussi central en cette période de crise sanitaire, la spirale du mal-être pourrait bien s’emballer et nous soumettre à rude épreuve.

Quête de Sens :

Enfin, nous pouvons également être fortement déstabilisés voire choqués, par l’absurdité apparente de cette situation.

De mon côté, je ne crois pas au hasard ; je suis intimement convaincue que cette période a du sens et qu’elle arrive à point nommé pour favoriser nos prises de conscience sur ce qui ne pouvait plus durer dans nos modes de fonctionnement collectifs.

Ce n’est que mon point de vue. Il me tient à coeur, car sans cette approche, notre condition humaine pourrait me sembler bien absurde. Et si le hasard était la forme que prend « l’univers » pour passer incognito, pour reprendre les mots de Jean Cocteau ?

Quel que soit nos croyances et notre positionnement, il semblerait que nous ayons besoin de faire preuve d’humilité, de questionnements fertiles sur nos possibilités et besoins à chaque instant et sur les ajustements que nous pouvons mettre en œuvre, pour nous protéger au mieux, de ces écueils possibles.

Plus que jamais, notre façon d’être gestaltiste avec ses ajustements créateurs prend tout son sens et peut faire toute la différence. Plus que jamais, notre façon d’être au monde, avec notre faculté d’adaptation aux secousses de la vie, peut s’avérer éminemment thérapeutique pour chacun de nous.

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