Les dangers du Reiki

Je me suis consacrée à la lecture en détails d’un article de 26 pages, écrit fin 2016 par Jacques Mabit un médecin catholique fervent, qui propose un accompagnement dans un centre chamanique de traitement des addictions, au Pérou : le centre Takiwasi.

Cet article virulent sur le Reiki me semble intéressant, même si l’auteur a un parti pris évident et qu’il méconnait le Reiki dans son Essence, visiblement.

En effet, je perçois combien cet homme a des retours d’expériences intéressants, avec des commentaires s’appuyant sur des faits concrets, observés auprès de ses patients : des toxicomanes traités pour leur addiction sur la durée et à ce titre-là, il mérite qu’on s’y arrête.

Néanmoins, j’ai envie de reprendre ceux parmi ses arguments qui me semblent importants pour remettre en question une pratique du Reiki trop souvent inadéquate dans la forme.

Je reprends ci-après un certain nombre de ses commentaires :

En ayant suivi 8 jours de stage, quelquefois moins, en tout et pour tout, cela ne fait pas pour autant d’un Maître Reiki un professionnel de la relation d’aide lucide et conscient de ce qui se joue dans la relation avec ses clients et/ou stagiaires.

Par ailleurs, c’est avec la pratique sur la durée, sur Soi en particulier, que l’on acquiert un certain recul dans la pratique du Reiki, même si la théorie a son importance.

Par rapport aux risques d’infestation d’énergies de basse fréquence :

Le risque avec le Reiki en tant que praticien est de s’installer professionnellement, sans avoir suffisamment travaillé sur Soi, ni posé de limites par rapport à ses propres besoins.

La personne saturée d’énergies usées et pas suffisamment lucide sur ses besoins vitaux et sur la nécessité d’être doublement attentive à soi, quand on est au service des autres, peut se retrouver facilement parasitée par des entités de basse fréquence, en suites de séance.

Je confirme donc ce que Jacques Mabit dénonce sur ce point.

Je tiens à préciser que Jacques Mabit a à faire au quotidien en majorité à des toxicomanes traités en résidence longue au Centre Takiwasi, qui pour un certain nombre ont fait l’expérience de l’initiation au Reiki.

Celà lui donne un regard presque exclusif sur des personnes ayant des problèmes d’addiction, peu ancrées dans la vie terrestre ; n’ayant pas un bon équilibre de vie, elles sont particulièrement enclines aux invasions énergétiques de basse fréquence.

Côté immunité du praticien Reiki :

Jacques Mabit dénonce la croyance chez les praticiens Reiki d’être protégé de tout parasitage énergétique, du fait d’être en canalisation et dans une posture intérieure de neutralité bienveillante ; ce qui selon lui, relèverait de l’illusion.

Je le rejoins sur ce point également ; le praticien de Reiki est en contact avec les énergies usées des personnes dont il s’occupe et par expérience, je sais que ce n’est pas neutre en tant que praticienne.

Plus en tant que Praticiens nous avons travaillé sur nos mémoires lourdes du passé et installé une hygiène de vie équilibrée, moins les énergies usées de nos clients et/ou stagiaires ont de prise sur nous ; et inversement.

Nous sommes humains, fragiles et vulnérables et nous devons prendre soin de nos limites pour nous ajuster à nos besoins vitaux ; et en particulier suite aux séances et aux initiations que nous dispensons en tant que professionnels du Reiki.

Sinon, nous ferions preuve de Toute Puissance et pourrions tomber dans l’égotisme spirituel, en nous focalisant exclusivement sur les protocoles au détriment de nos ressentis internes et de notre Savoir être en relation avec nous-même et avec l’Autre.

Savons-nous seulement à quelles énergies nous nous relions ?

Notre intention est de nous connecter à la Source de toute création, en dehors de toute religion.

Mais une intention est-elle suffisante quand nos vibrations sont difficilement compatibles avec la Source ?

Une personne canal qui cultive sa spiritualité au quotidien, en mettant de la Conscience dans sa relation aux autres et à soi-même, émet progressivement des vibrations de fréquence de plus en plus haute. Ces fréquences deviennent au fur et à mesure de moins en moins compatibles avec les entités de basse fréquence.

C’est justement la vocation de la philosophie du Reiki, vécue en Conscience, de nous aider à cultiver notre jardin intérieur et d’élever nos vibrations. Or cette philosophie est complètement passée sous silence par l’auteur, comme si elle n’existait pas, ce qui enlève au Reiki l’essentiel de sa quintessence.

Je regrette régulièrement que ces idéaux de Vie qui représentent véritablement la Recette secrète pour inviter le Bonheur dans notre vie, comme le disait joyeusement Mikao Usui, le père fondateur du système Reiki, soient occultés par les détracteurs du Reiki.

Il est vrai que “les professionnels” du Reiki ne la pratiquent pas forcément de façon très engagée pour certains, si l’on observe les interactions houleuses qui peuvent advenir quelquefois entre Maîtres Reiki et accompagnés ou entre certains Maîtres Reiki et leur entourage.

De la rapidité d’accès au statut de professionnel du Reiki :

Il est vrai que l’initiation au Reiki, et ensuite le rythme d’acquisition des degrés peut être rapide, voir très rapide dans certains cas.

Cette pratique est bien souvent mal accompagnée chez les stagiaires dans le monde du Reiki occidental ; ces derniers sont trop souvent, livrés à leur petite personne terrestre, sans suivi de la part des enseignants : on prône le libre arbitre de chacun, en occultant la nécessité d’être guidé dans ces apprentissages et dans le rythme d’acquisition : vers plus de justesse et de Conscience possible.

Comment guider les élèves dans une pratique, sans l’avoir suffisamment expérimentée de l’intérieur et en profondeur ?

Bon sens, Humilité et Cohérence sont particulièrement importants dans la posture du professionnel de Reiki, à mon sens.

C’est là où l’implication dans la philosophie du Reiki et la spiritualité qui va avec au-delà de toute religion, peut faire toute la différence, afin de rester focalisé sur l’essentiel ; et un espace de Supervision, pour la remise en question du praticien, bien sûr.

De la dépendance entre Maîtres Reiki et accompagnés :

L’auteur de l’article dénonce des relations de dépendance entre “professionnels du Reiki” et accompagnés ; cela peut traduire de la reproduction d’un attachement excessif, et induire de l’abus tout simplement, conscient ou pas.

De mon point de vue, on assiste régulièrement à des relations de codépendance entre praticiens du Bien-être non formés à l’accompagnement thérapeutique et clients ou stagiaires ; avec des syndrômes du Sauveur dans la dynamique : Sauveur – Victime – Bourreau.

Cet état de fait, que j’ai pu constater aussi, est essentiellement dû au fait qu’il n’y a aucun prérequis de travail sur soi pour les praticiens Reiki ; avec bien souvent, un manque de conscience majeur, sur ce qui peut se jouer dans la relation, en toile de fond.

Du potentiel de “guérison” de l’énergie Reiki :

Par ailleurs, Jacques Mabit dénonce le fait que dans le monde du Reiki, on part du principe que l’énergie en elle-même est suffisante pour une action efficace pour générer l’auto-guérison de la personne bénéficiaire.

De mon point de vue, on peut assister à des auto-guérisons étonnantes induites en partie par le fait que l’énergie du Reiki favorise les prises de Conscience importantes, et aide chacun à trouver ses ressources adéquates en parallèle, pour activer sa guérison globale.

Cela dit, pour obtenir de véritables résultats en profondeur et faire en sorte que la guérison de la racine du problème puisse advenir, il s’avère que le Reiki doit être assorti d’un engagement personnel de la personne bénéficiaire dans une remise en question personnelle suffisamment impliquée.

Les professionnels du Reiki formés à la psychothérapie et suffisamment en conscience des processus à l’œuvre, le savent bien ; mais ce n’est pas le cas de tous, loin s’en faut.

Le véritable artisan de la guérison est la personne elle-même et non un quelconque Sauveur extérieur, cela me parait essentiel de le souligner encore et encore, même si elle peut être guidée et accompagnée.

Cela dit, je fais l’expérience au quotidien du fait que le Reiki est un moyen étonnant pour ajuster les désordres mineurs, qu’ils soient physiques, émotionnels, ou mentaux…et j’accueille avec beaucoup d’enthousiasme, les témoignages divers de mes élèves allant dans ce sens.

Et pour les désordres plus importants, cela peut marcher aussi.

Ce sont les auto-séances de Reiki sur la durée, en plus d’un suivi en médecine allopathique et en médecine chinoise qui m’ont permis de me libérer complètement de la polyarthrite dont j’ai souffert pendant plus de 10 années ; je ne peux qu’encourager mes élèves à s’installer dans une pratique régulière de leurs auto-séances et à se laisser surprendre par les effets, peu à peu.

Du pouvoir de l’illusion :

L’Enfer est pavé de bonnes intentions non conscientes, dit l’auteur en substance. Je partage cet avis et on peut vite tomber dans le voile de l’illusion, quand on n’est pas en capacité de regarder la réalité telle qu’elle est vraiment, en face.

Tout l’art du Praticien de Reiki en Conscience, est de rester bien relié à ses perceptions sensorielles et d’apprendre à observer d’une façon pragmatique en même temps ; histoire de ne pas se laisser engluer dans un monde d’illusions et de garder les pieds sur terre.

Ceci n’est pas incompatible avec le fait d’avoir la tête dans les étoiles en parallèle.

Il s’agit de tout un Art de vivre en Conscience, à mettre en place progressivement sur la durée, sans forcer, au juste rythme.

C’est ce que j’observe depuis plus de 20 ans à présent sur moi, et sur mes stagiaires et accompagnés.

De l’intellectualisation de la Foi, qui rend les religions inaccessibles :

J’adhère à cette vision de l’auteur : accorder de l’importance au fait d’expérimenter les choses de l’intérieur, plutôt que d’appliquer basiquement ce qu’on nous dit de faire, comme dans les religions, par exemple.

Dans le monde du Reiki, cette tendance à tout intellectualiser existe aussi, ce qui peut rendre certains professionnels du Reiki dogmatiques et pas suffisamment perceptifs (déconnectés du réel quelquefois) : le mental est tellement dans la volonté, qu’il occupe tout l’espace et les perceptions sensorielles sont coupées.

En conclusion :

L’auteur a un parti pris contre le Reiki, avec un angle de vue faussé par son approche de la religion catholique que je pourrais qualifier d’ intégriste et par la population pathologique qu’il côtoie dans son centre.

Cela dit, fort de son expérience de 30 ans en tant qu’accompagnant et de travail sur sa posture de thérapeute, il a des messages importants à nous faire passer et je choisis d’en garder la teneur :

 Notamment le fait :

  • qu’on ne devient pas un thérapeute ajusté dans sa posture en quelques stages seulement,

  • que la pratique énergétique en Conscience demande du temps d’expérimentation et d’ajustement de ses ressentis,

  • qu’un praticien en énergétique doit prendre soin de ses propres énergies et qu’il n’est en aucun cas immunisé contre les effets indésirables de sa pratique,

  • qu’un praticien se doit de travailler sur lui, pour ajuster sa façon d’être en relation avec lui-même et les personnes qu’il accompagne,

  • qu’il convient de désigner la Source à laquelle on souhaite se relier pour savoir clairement la nature des énergies que l’on canalise d’une part ; et de travailler la qualité de ses vibrations d’autre part, pour cultiver une fréquence vibratoire suffisamment élevée : cela nous permet ainsi d’éviter de nous laisser engluer dans des énergies de basse fréquence.

Nous focaliser sur l’Etre, plutôt que sur le Faire…

Une fois les protocoles et la pratique adoptés, l’important est d’expérimenter, d’observer et de s’ajuster toujours et encore, au mieux de notre qualité de Présence à nous-mêmes…

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